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Salaire aide-soignante en EHPAD : quel est le revenu moyen en 2025 ?

Un sourire offert à l’aube, une main tendue au crépuscule : dans les couloirs des EHPAD, l’aide-soignante tisse jour après jour le fil discret du bien-être des résidents. Mais que reste-t-il de cette dévotion sur la fiche de paie ? Alors que les établissements cherchent désespérément à attirer de nouvelles recrues et que l’épuisement s’invite dans chaque service, la question du salaire des aides-soignantes en 2025 brûle sur toutes les lèvres.

Entre gratitude affichée, fatigue endémique et passion du métier, la réalité du revenu intrigue autant qu’elle dérange. Derrière chaque montant, il y a des histoires de choix, de convictions, parfois de renoncements silencieux. À quoi ressemble concrètement la rémunération pour celles qui prennent soin de nos aînés ? Décryptage sans détour.

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Combien gagne réellement une aide-soignante en EHPAD en 2025 ?

Le salaire aide-soignante en EHPAD concentre toutes les attentions, tant la question sert de baromètre à la crise des vocations. En 2025, la photographie du revenu moyen révèle une fracture persistante entre secteur public et secteur privé.

Dans le secteur public, une aide-soignante qui débute perçoit généralement un salaire mensuel brut compris entre 1 850 € et 2 000 €. L’expérience accélère la progression : en fin de carrière, le salaire soignante grimpe à 2 400 €, voire 2 600 € brut par mois. Côté privé, la fourchette de départ se situe plus bas : 1 750 € à 1 900 €, avec un plafond rarement au-delà de 2 300 € en bout de parcours.

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  • Public : de 1 850 € à 2 600 € brut mensuel
  • Privé : de 1 750 € à 2 300 € brut mensuel

Sur l’échiquier européen, la France ne fait toujours pas figure de championne, malgré les coups de pouce du Ségur. Le salaire moyen soignante en EHPAD dépend encore beaucoup de l’établissement, du statut, de la région. La grille fixe un seuil, mais le quotidien sur le terrain révèle des disparités bien concrètes.

Évolution des grilles salariales : ce qui change pour les aides-soignantes

Depuis le Ségur de la santé, la grille indiciaire du secteur hospitalier public a subi une profonde refonte. Revalorisation du traitement indiciaire brut, réorganisation des échelons et hausse de l’indice majoré : l’objectif est clairement affiché, il faut rendre le métier d’aide-soignante en EHPAD plus attractif. La réforme impulsée par le projet de loi de finances 2024 accélère la progression salariale, surtout dans les quinze premières années d’exercice.

Échelon Indice majoré (2025) Traitement indiciaire brut (€)
Début de carrière 353 1 767
Milieu de carrière 418 2 092
Fin de carrière 495 2 477

Dans le secteur privé, la convention collective impose un salaire minimum conventionnel revalorisé pour 2025, mais sans combler le retard sur le public. Chaque établissement déploie ses propres grilles, en tenant compte de l’ancienneté et des qualifications spécifiques.

  • La prime Ségur, généralisée depuis 2021, est désormais incluse dans la rémunération de base dans la majorité des EHPAD publics.
  • Le supplément familial de traitement reste réservé au secteur public.

Cette nouvelle architecture redessine les perspectives pour les aides-soignantes, tout en accentuant parfois le fossé salarial entre public et privé.

Primes, indemnités et compléments : des revenus qui dépassent le salaire de base

Le salaire de base d’une aide-soignante en EHPAD ne dit pas tout. En 2025, les primes et indemnités spécifiques gonflent sensiblement la fiche de paie.

Au premier rang, la fameuse prime Ségur : désormais intégrée aux revenus dans la plupart des établissements publics, elle ajoute chaque mois entre 200 et 240 € brut. Vient ensuite la prime de nuit, qui avoisine 1,07 € brut par heure de travail nocturne. La prime de dimanche et jours fériés n’est pas en reste : 46,20 € brut pour une journée entière, un supplément qui valorise un engagement sur les créneaux les moins prisés.

  • La prime spéciale de sujétion vise les postes à forte pénibilité, avec 476 € brut versés chaque année.
  • La prime d’attractivité, présente dans les zones les plus tendues, varie de 90 à 150 € brut par mois.
  • Les heures supplémentaires, monnaie courante dans la profession, sont majorées de 25 % à 50 % selon la nature du dépassement.

Dans le privé, le système des compléments prend d’autres formes. Certaines conventions collectives misent sur une prime de rendement ou de fidélité annuelle. Les aides-soignantes peuvent également toucher une indemnité forfaitaire de risque en secteur Alzheimer ou dans les unités de soins renforcées.

Au total, la rémunération globale d’une aide-soignante en EHPAD – primes et indemnités comprises – dépasse fréquemment de 15 à 30 % le traitement indiciaire brut. La valorisation du travail de nuit, des week-ends et des contraintes spécifiques rappelle que, dans ce métier, la reconnaissance passe aussi par le bulletin de salaire.

aide-soignante ehpad

Pourquoi de fortes disparités persistent selon l’expérience, la région et le type d’établissement ?

Les rémunérations des aides-soignantes en EHPAD peinent à trouver l’uniformité d’un bout à l’autre du pays. Plusieurs facteurs alimentent ces écarts parfois vertigineux.

Le statut professionnel pèse lourd. Une aide-soignante classée en catégorie supérieure et forte de quinze ans d’expérience touche facilement 25 % de plus qu’une nouvelle venue. La formation continue et la spécialisation – en soins palliatifs, en gériatrie – ouvrent aussi la voie à des postes mieux rémunérés.

  • Dans le secteur public, l’ancienneté et les changements d’échelon garantissent une évolution régulière.
  • Dans les établissements privés à but lucratif, la négociation individuelle se pratique sans tabou. Résultat : à poste égal, les écarts se creusent.

La région où l’on exerce fait aussi la différence. En Île-de-France, les salaires montent pour attirer des professionnels toujours plus rares, le coût de la vie faisant le reste. À l’inverse, dans certaines zones rurales, les établissements peinent à offrir une rémunération suffisamment attractive ; les vacances de poste s’y multiplient.

Le type d’établissement joue enfin un rôle déterminant : les EHPAD associatifs s’alignent généralement sur des grilles intermédiaires, tandis que les établissements privés sous convention collective essaient d’attirer ou de garder leur personnel en distribuant des primes incitatives. L’arrivée du plan France 2030, avec ses ambitions de revalorisation et de recrutement, pourrait bien rebattre les cartes dans les années à venir.

Le salaire d’une aide-soignante en EHPAD, c’est bien plus qu’un chiffre : un reflet de la société, de ses priorités et de ses paradoxes. Quand viendra le temps où la reconnaissance pécuniaire sera enfin à la hauteur de l’engagement ? Le calendrier, lui, reste ouvert.